Communiqué de presse des associations parties prenantes du Grenelle de l'Estuaire
Le Grenelle de l'Estuaire était présenté comme un moment de débat entre différents acteurs de notre territoire: état, collectivités, ONG, employeurs et salariés, ayant pour objectif ambitieux de « faire de notre estuaire un modèle de développement durable »
Les associations, conscientes de l'enjeu mais sans illusion démesurée, ont néanmoins joué le jeu d'une participation active à cette démarche, en y apportant de nombreuses idées constructives qui d'ailleurs puisaient leurs sources dans les réflexions à l'origine du Grenelle de l'Environnement national. Elles souhaitaient particulièrement trouver les voies d'une transition économique soucieuse des générations futures, préservant l'environnement et les ressources non-renouvelables, respectant les objectifs européens des “trois fois vingt” (-20% de gaz à effet de serre, +20% d'économies d'énergie, +20% d'énergie renouvelable) et développant les emplois qui y sont liés.
Force est de constater que la réalité est tout autre :
A mi parcours de nos travaux, notre déception est grande de ne pas voir apparaitre les nécessaires et importants changements de comportement qu'exige la situation de crise profonde multi facettes de notre société. Si les débats paraissent fructueux dans certains groupes, nous devons déplorer que l'atelier consacré à la “Gouvernance” n'ait pas vu le jour et surtout que la conception du “Développement de l'Estuaire” qui y prévaut tourne le dos aux objectifs mis en avant: il s'agit plutôt de conforter les projets de certains acteurs économiques (total, GDN, GPMH, FNSEA,...) dans une vision "court- termiste" et réductrice soumise à des intérêts trés particuliers, à l'opposé du “Développement Durable” dont ils se réclament, avec des répercussions préoccupantes dès maintenant et pour l'avenir.
Si cette tendance lourde et néfaste devait se confirmer lors de la synthèse générale de ce Grenelle, nous ne saurions nous associer à ces conclusions.
Devant le dévoiement d'une démarche qui pourrait être fertile, nous refusons d'être les otages - et les complices - de ce qui apparaît de plus en plus comme une manipulation de mauvais aloi et décidons donc d'exprimer publiquement notre désapprobation.
Le Havre, le 14 avril 2009
eplh, sos-estuaire, estuaire-sud, ecochoix, oxygène-estuaire
   

|